PRÉSENTATION

«Une œuvre d’art est un coin de la création vu à travers un tempérament» écrivait Émile Zola, mais qu’en est-il d’une œuvre conçue par trois tempéraments? Depuis 2009, Muriel Carpentier, Lucile Hoffmann et Pamela Dorival composent, déclinent, mélangent, confondent, triplent leur imaginaire et leur créativité. Nourries de leurs sensibilités artistiques et de leurs expériences individuelles, elles forment, ensemble, un univers doté de son langage propre. Avec bienveillance et délicatesse mutuelles, les 3 artistes du collectif constituent une 4e entité : Mulupam est, et génère des mondes empreints d’une grande poésie.»

En 2011, la série d’expositions «Éclats» se présente comme une quête d’identité. A travers sept lieux, parfois inattendus, et divers médiums (vidéos, sculptures, etc.) l’observateur se redécouvre entre un passé effrité et le regard de l’autre, le quotidien des jours et des gestes répétés, la métamorphose et le cocon, le possible retour aux origines où les feuilles de papier redeviennent peut-être des feuilles d’arbre… Au fil de chaque installation, de chaque mise en scène, l‘observateur récolte visuellement les éclats d’un moment, d’une impression, d’une émotion, qui le renvoient à sa propre quête d’exister.

On retrouve cette notion de parcours lors de l’exposition «Points de suspension» en 2013. L’observateur déambule de boîte en boîte. Chacune de ces 5 installations intimistes est une étape, une escale unique et sensible, où l’observateur se retrouve seul, confronté à lui-même. «Points de suspension» est une invitation au voyage intérieur et propose une forme d’archéologie de l’être, dévoilant, au fur et à mesure, les strates qui composent chacune de nos personnalités.

Pour leur troisième opus, «Émergés», Mulupam revient aux sources tant sur les procédés (crayon, pinceau, encre, papier) que sur le thème, pour une narration plus figurative.

Un fil, un lien ou peut-être une racine, semble parcourir un méandre organique de vies et d’émotions. Ici un visage, là un sourire… Connectées entre elles, des silhouettes «émergent» de la page blanche – fantômes ou souvenirs… Ainsi, avec poésie, Mulupam nous interroge sur notre propre existence. « Qui suis-je ? », « D’où viens-je? »… Face à ce travail pictural, les questions existentielles semblent prendre du sens, via ce fil conducteur omniprésent qui mène l’observateur à une profonde réflexion contemplative… Tel un miroir.

Pour ma part, chaque image me rappelle à quel point nous sommes faits des autres – ceux qui ont été et ceux que nous croisons…

Le collectif émerge de nos abysses des fragments de réponses.

Des fragments seulement, car parfois, une page manque…

Comme si, finalement, chaque ligne se manifestait parmi un univers incomplet, mystérieux et changeant… Un univers entre néant, oubli et «à venir ».

Morgane Maudet

LES MEMBRES DE MULUPAM

MURIEL CARPENTIER

plasticienne – vidéaste et scénographe

Muriel Carpentier est titulaire d’un DNSEP option design d’espace à l’Ecole des Beaux arts de Dijon en Juin 2008.Artiste plasticienne, vidéaste et scénographe, Muriel Carpentier conçoit son travail comme une invitation au voyage. Elle raconte une histoire sans fin et ses mots sont des images. Plonger dans le réel pour en extraire le rêve par couches successives. Reproduire et peindre autrement. Planter et faire pousser une image puis une autre et les rendre paradoxalement à la fois oniriques, et de plus en plus réelles et vivantes. Tout est question d’échelle. Celle d’un dessin tout petit, l’échelle d’un objet, l’échelle d’une projection vidéo, d’un décor, du minuscule à l’immense.

LUCILE HOFFMANN

plasticienne et vidéaste

Lucile Hoffmann est diplômée d’un DNSEP Art de l’Ecole des Beaux Arts de Dijon en 2008 et d’une Licence d’Histoire de l’art en 2003.  Artiste plasticienne et vidéaste, Lucile raconte des fragments de vie à travers différents média : vidéo,  photo, installation, dessin, performance ou spectacle…  Elle observe et pose son regard sur ce et ceux qui l’entourent. Elle cherche à traduire les gestes et les signes de chacun : ce que le corps dit au-delà des mots, au creux de ses silences,  ce que leur espace de vie dévoile, ce que l’on retient d’une rencontre… Tout ce qui est indicible et qui évoque notre présence au monde, nos relations aux autres.

PAMELA DORIVAL

plasticienne 

Pamela Dorival est plasticienne, diplômée d’un CESAP Art de l’ENSA Dijon (2008). Elle a étudié l’Histoire de l’Art à l’UFR de Dijon (2007 niveau licence). Le travail de Paméla est sans doute une tentative de capter le monde, le temps et la lumière… Elle confronte les matières au temps, par le mouvement, les changements d’états ou l’usure. Elle confronte les matières à la lumière naturelle ou artificielle, directe ou indirecte. Elle utilise des matériaux bruts (poudres, verre, bois, métal…), assemblés entre eux ou seuls. De ces confrontations naissent des dialogues. Par le jeu des associations, son intervention interroge nos rapports au sublime, à l’illusion et à la durée.

CE QU’ILS ÉCRIVENT